Juin 11, 2025 | Littérature | 0 commentaires

Classiques de l’ère victorienne que je compte lire (pour de vrai)

Par Kaïla

Les classiques… je sais, je pense comme vous, à quoi bon lire des livres longs (et ennuyeux) ? Cependant, je vous garantis qu’il y en a quelques-uns qui valent le détour.

Temps de lecture: 3 minutes

Personnellement, c’est après avoir lu l’essai de Virginia Woolf Une chambre à soi que je me suis intéressée à la littérature anglaise de l’époque victorienne (1837 à 1901). Pourquoi ? Car c’est une période charnière pour les femmes autrices : elles commencent à écrire et être publiées (même si c’est souvent sous pseudonyme masculin). C’est l’ère des grands romans psychologiques, moraux et sociaux. Dans son essai, Woolf cite notamment Jane Austen, George Eliot, ou encore les sœurs Brontë comme celles qui ont ouvert la voie à d’autres femmes.

Dans cet article, je vous partage mes impressions sur quelques romans que j’ai déjà eu l’occasion de découvrir, ainsi que ceux que j’ai vraiment l’intention de lire (bientôt).

  • Orgueil et préjugés, Jane Austen

Publié en 1813, un peu avant la période victorienne, Jane Austen est une véritable précurseuse. J’avais peur de m’ennuyer mais honnêtement, son ton ironique, sa finesse d’observation et sa manière de moquer les normes sociales de son époque m’ont tenu en haleine jusqu’à la fin. Ses héroïnes sont intelligentes, drôles et parfois rebelles, dans un monde qui ne leur laisse que peu d’espace. Orgueil et préjugés est sans doute son roman le plus célèbre. Il raconte l’histoire d’amour piquante et complexe entre Mr. Darcy, aristocrate hautain au premier abord, et Elizabeth Benett, une jeune femme vive d’esprit qui ne se laisse pas impressionner.

Un classique accessible, fin et étonnamment moderne (même pour les sceptiques des histoires en robe longue…). Je dois ajouter que le film tiré du roman vaut aussi le détour.

  • Jane Eyre, Charlotte Brontë

Jane Eyre raconte l’histoire d’une jeune gouvernante orpheline qui tombe amoureuse de son mystérieux employeur. Bien qu’un peu long (je vous l’accorde), j’ai été surprise par la modernité de la protagoniste : déterminée, indépendante et pleine de caractère. Les thèmes abordés sont toujours d’actualité : condition féminine, désir, émancipation… Charlotte Brontë propose un roman intense, à la fois gothique, romantique et profondément féministe avant l’heure. J’ai adoré me plonger dans l’Angleterre du XIXe siècle, avec son atmosphère sombre et ses manoirs pleins de secrets. Ce qui est sûr, c’est que ce roman est truffé de rebondissements auxquels vous ne vous attendrez certainement pas !

  • Les Hauts de Hurlevent, Emily Brontë

Prochain sur ma liste, et écrit par la sœur de Charlotte Brontë, j’ai entendu dire que Les Hauts de Hurlevent est un roman au scénario improbable. Une histoire d’amour intense, des fantômes, et des personnages tourmentés, presque fous mais néanmoins attachants. Il m’intrigue beaucoup, je l’avoue (même s’il m’inquiète un peu). À vrai dire je ne suis pas sûre de ce que je vais y trouver, et c’est justement pour ça que je me réjouis de le lire.

  • Middlemarch, George Eliot

De toutes mes recommandations, c’est le roman qui m’intimide le plus. Et pourtant, j’ai hâte de m’y plonger. Il parait que c’est un roman dense et philosophique, un portrait de femmes brillantes contraintes par une société aux normes étouffantes. Il s’agit apparemment du plus beau roman de la littérature anglaise. Rien que ça… Alors oui, il me fait un peu peur, mais je suis curieuse de découvrir une autrice qui écrivait sous un nom d’homme.

Pourquoi donner une chance à ces romans ? Parce qu’à une époque qui freinait leur indépendance, ces autrices ont écrit des romans aux héroïnes courageuses, lucides et profondément révoltées par les injustices liées à leur position de femmes. Elles ont habilement utilisé leur vocation d’écrivaines pour faire entendre leur voix — parfois contenue, parfois furieuse — qui résonne encore aujourd’hui.

Si vous voulez en savoir plus sur les conditions d’écriture des femmes à l’ère victorienne, je vous conseille vivement de lire Une chambre à soi, de Virginia Woolf. Cet essai explore avec finesse ce que signifie écrire quand on est une femme, et pourquoi cela a été presque impossible pendant si longtemps. (Promis, c’est ma dernière recommandation.)

Bonne lecture !